Étude de cas sur l'archivage
M. A est un patient régulier du Dr B depuis plus de dix ans. Malgré ses ressources financières limitées et l'absence d'assurance dentaire, M. A se rend régulièrement à ses rendez-vous d'hygiène tous les six mois.
Pendant que le docteur B était en vacances, M. A a consulté un autre dentiste en raison d'une douleur à la dent inférieure. Ce dentiste a extrait la dent et a informé M. A qu'il risquait de perdre la plupart de ses autres dents avec le temps et a évoqué l'option possible d'une prothèse complète sur implant.
Contrarié par ce pronostic, M. A a déposé une plainte à l'adresse l'Ordre contre son dentiste de longue date, le Dr.
Dans sa plainte, M. A allègue que le Dr :
- N'a pas informé le patient en temps voulu qu'il souffrait d'une "maladie des gencives".
- N'a pas recommandé un traitement qui aurait pu empêcher l'évolution de la maladie.
- a fait preuve de négligence en ne l'orientant pas vers un parodontiste.
- est responsable de la perte de ses dents et doit donc prendre en charge le coût des prothèses dentaires sur implants.
Le Dr B a été informé de la plainte formelle et a fourni à l'Ordre sa réponse ainsi que le dossier dentaire complet de M. A.
Dans sa réponse, le Dr B a déclaré que :
- Lors de la première visite de M. A, elle a effectué un examen complet qui comprenait un dossier parodontal complet.
- Elle a informé M. A de son état parodontal lors de l'examen du nouveau patient.
- Elle a indiqué à M. A que le détartrage et le polissage ne suffiraient pas et qu'il aurait probablement besoin d'un traitement parodontal supplémentaire, tel qu'un surfaçage radiculaire sous anesthésie locale ou une chirurgie parodontale.
- Elle a réitéré ces recommandations à plusieurs reprises au fil des ans.
- Elle a évoqué la possibilité de faire appel à un parodontiste à un moment donné.
- Son assistante dentaire a fourni un témoignage écrit confirmant que ces discussions avaient eu lieu.
- M. A a toujours refusé d'être orienté vers un spécialiste ou de recevoir un traitement supplémentaire au-delà d'un "simple nettoyage tous les six mois", invoquant ses ressources financières limitées.
- Elle a respecté la décision de son patient et lui a fourni des "nettoyages réguliers" comme il l'avait demandé.
- Selon elle, même s'il ne s'agit pas du traitement idéal, un détartrage et un polissage réguliers sont préférables à l'absence de traitement.
L'examen des dossiers a révélé que
- Le Dr B a correctement documenté tous ses résultats cliniques (par exemple, la profondeur des poches, la mobilité et la perte d'os parodontal) au cours de l'examen du nouveau patient et de l'examen de rappel ultérieur.
- Des radiographies parodontales réalisées chaque année au cours des dix dernières années ont révélé une perte progressive de l'os parodontal horizontal.
- Un bilan parodontal complet réalisé au moins tous les deux ans a permis de constater l'aggravation progressive de la profondeur des poches parodontales.
- Le plan de traitement initial du Dr B comprenait un surfaçage radiculaire sous anesthésie locale et une chirurgie parodontale.
- M. A a bénéficié d'un détartrage et d'un polissage tous les six mois.
- Lors de ces rendez-vous de détartrage, le Dr B a documenté la présence d'une plaque et d'un tartre abondants, ainsi que la mauvaise hygiène bucco-dentaire de la patiente.
- Il n'y avait pas de documentation sur un diagnostic clair de l'état parodontal de M. A.
- Il n'y a pas de documentation concernant une discussion avec le patient au sujet de son état parodontal.
- Aucun document n'indique que le patient a consenti ou refusé ses recommandations.
- Il n'y a pas de documentation sur l'orientation vers un parodontiste.
Décision de l'instance
Le groupe d'experts a examiné toute la correspondance et tous les documents obtenus au cours de son enquête.
Bien que le panel n'ait pas estimé qu'il s'agissait d'un cas de négligence supervisée, ni que le Dr B avait enfreint les normes d'exercice de notre profession, il a soulevé certaines préoccupations concernant les pratiques du Dr B en matière de tenue des dossiers et de consentement éclairé.
Justification de la décision
Bien que le Dr B ait d'abord enregistré des résultats cliniques, elle n'a pas formulé de diagnostic parodontal clair qui aurait justifié son plan de traitement.
Les détails des conversations qu'elle est censée avoir eues avec le patient concernant son état parodontal et les recommandations de traitement n'ont pas été documentés.
Bien que le Dr B ait déclaré avoir proposé d'orienter le patient vers un parodontiste, le dossier du patient ne contenait aucune trace d'une telle orientation ou suggestion. Le panel a estimé que même si M. A avait refusé l'orientation verbale à ce moment-là, cela aurait dû être documenté dans les notes cliniques.
Le Dr B n'a pas non plus documenté le fait qu'elle avait informé le patient des conséquences potentielles de son refus de poursuivre le traitement, en particulier qu'il pourrait perdre toutes ses dents. Le panel a estimé que cette information était importante et qu'elle aurait dû faire partie du processus de refus éclairé.
Résultats
La commission a accepté l'accord correctif volontaire que le Dr B a signé pour compléter un document d'auto-réflexion dans les domaines de la tenue des dossiers et du consentement éclairé.
Conclusion
Ce cas illustre la manière dont les pratiques de tenue des dossiers dentaires peuvent soutenir ou entraver la défense d'un dentiste au cours de la procédure de plainte. L'une des erreurs les plus courantes consiste à ne pas documenter la conversation sur le consentement éclairé avec un patient.
Pour plus d'informations, veuillez consulter le site
- L'importance de traiter les maladies parodontales
- Refus éclairé
- Dépistage et enregistrement des maladies parodontales : En user, mais ne pas en abuser
- Directives pour la tenue des dossiers dentaires
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