Les défis du traitement des patients dans un établissement de soins de longue durée

Publié à l'origine dans le numéro de novembre/décembre 2015 de Dispatch.

Fournir des traitements dentaires et des soins bucco-dentaires dans un établissement de soins de longue durée (SLD) peut présenter des défis uniques. Les dentistes qui travaillent dans des établissements de soins de longue durée doivent quand même respecter les normes de pratique : ils doivent s'assurer que les installations physiques disponibles sont adéquates, tenir des dossiers dentaires conformes aux lignes directrices du RCDSO et obtenir un consentement éclairé avant d'entreprendre tout traitement. L'obtention du consentement éclairé dans les établissements de SLD peut s'avérer particulièrement difficile et doit être analysée avec soin.

En raison de la démence et d'autres conditions qui entraînent un déclin cognitif, certains patients ne peuvent pas comprendre les informations pertinentes pour prendre une décision sur le traitement ou apprécier les conséquences raisonnablement prévisibles d'une décision sur le traitement. Ces patients sont incapables de donner leur consentement éclairé au traitement.

Si un patient est incapable, la Loi de 1996 sur le consentement aux soins de santé permet à un décideur substitut de fournir le consentement éclairé requis. Le décideur substitut peut être, par exemple, l'une des personnes suivantes :

  • une personne à qui l'on a accordé une procuration (POA) pour les soins personnels ;
  • le conjoint, l'enfant ou un autre membre de la famille du patient ;
  • une personne nommée par la Commission du consentement et de la capacité de la province.

Le dentiste doit évaluer la capacité du patient chaque fois que le consentement éclairé est demandé. La capacité d'un patient à donner son consentement éclairé peut dépendre de son état ce jour-là ou de la complexité ou de l'étendue du traitement prévu.

Les dentistes ne peuvent pas supposer qu'un patient qui a nommé un mandataire pour soins personnels est incapable de donner un consentement éclairé en son propre nom. En fait, le patient doit être capable pour accorder la procuration pour soins personnels.

Les dentistes doivent savoir qu'il arrive qu'un soignant assiste à un rendez-vous dentaire avec un patient capable et qu'il peut fournir des informations sur les antécédents de santé du patient. Dans ce cas, le dentiste doit quand même obtenir le consentement éclairé directement du patient.

Les principes normaux du consentement éclairé s'appliquent lors de l'obtention du consentement d'un décideur remplaçant. Les discussions sur le consentement éclairé doivent précéder le traitement et inclure la nature, les risques, les avantages et les coûts du traitement proposé, les alternatives de traitement, y compris l'absence de traitement, et toute autre information pertinente.

Le patient et le mandataire spécial doivent avoir la possibilité de poser des questions et d'obtenir des réponses à ces questions. Si le plan de traitement est modifié, le dentiste doit obtenir le consentement éclairé du mandataire spécial pour le plan de traitement modifié.

Pour faciliter les discussions avec les décideurs suppléants, il est recommandé aux dentistes de recueillir des informations de contact qui peuvent être utilisées pour joindre les décideurs suppléants dans un court délai, comme des numéros de téléphone portable ou des adresses électroniques.

Toutes les discussions sur le consentement éclairé, y compris les efforts déployés pour contacter un mandataire spécial ou les circonstances amenant le dentiste à penser qu'un patient ne peut pas donner personnellement son consentement éclairé, doivent être soigneusement documentées dans les dossiers.